Mitsuo, tome 1 - Jérôme Hamon (2024)

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Mais quel immense coup de coeur ! Je ne m'attendais pas à être autant touchée par cette histoire.

Nous rencontrons Sacha, un jeune garçon de 7 ans, neuro-atypique, alias Mitsuo dans son monde imaginaire. Dès le début du récit, on se rend compte à quel point les parents sont démunis face à leur situation, la neuroatypie n'est jamais vraiment citée dans le texte, mais cela ne nous empêche pas de comprendre. L'école classique (la quatrième...) ne pouvant plus prendre en charge Sacha, c'est un centre spécialisé qui l'attend, mais il en est hors de question pour sa maman. C'est donc parti pour un voyage hors du temps, dans le monde merveilleux de Sacha, à la recherche de Neolia - la planète des âmes...

Que j'ai aimé cet ouvrage. Les thèmes traités ne sont pas faciles, et les émotions sont vives, bien que ce dernier soit accessible dès 9 ans d'après la maison d'édition. Néanmoins, pour les plus grands, cela me semble parfait aussi ; les adultes, d'ailleurs, comprendront sans doute plus de choses ainsi que leur profondeur. J'ai personnellement adoré le mélange imaginaire/réalité, les questionnements soulevés, les magnifiques illustrations chaleureuses et agréablement colorées. J'ai été impactée en plein coeur et j'ai tellement compris la maman, même si le retour à la vraie vie est percutant.

En bref, ce roman graphique est superbe (certes pas parfait), il nous parle - entre autres - de la difficulté d'être parents, de la différence d'un enfant qu'on aime tant, de tous ces gens qui ont toujours leurs mots à dire, de ces rencontres qui font du bien, de l'aide qu'on peut avoir besoin... Ou pas ? le tout accompagné d'une mission intergalactique passionnante de Mitsuo ! :) Vivement le prochain tome pour conclure cette duologie douce-amère.

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Le handicap et la différence, c'est mon quotidien. Entre ma soeur handicapée et mes élèves avec de plus en plus de troubles divers et variés, on peut dire que j'en ai une connaissance pratique. Cependant, je suis toujours sensible quand des auteurs s'y frottent et les portent à la connaissance du plus grand nombre, surtout quand c'est fait aussi joliment et puissamment qu'ici.

Gijé, c'est l'illustrateur de la Boîte à musique une jolie saga jeunesse. Jérôme Hamon, lui, a écrit l'enchanteur mais sombre Dream Factory et le populaire Emma et Capucine que je dois encore découvrir. Rien ne semblait les prédestiner à ce sujet qu'est la neurodivergence ou le trouble autistique se semble présenter leur héros et pourtant… Ils y plongent et nous y plongent de manière de assez juste au point que mon coeur s'est serré plusieurs fois.

Leur histoire, c'est celle à laquelle de nombreuses familles sont confrontées : un enfant différent qui met à mal leur schéma éducatif ou juste relationnel, qui ne trouve pas sa place dans la normalité de notre société, dont l'institution scolaire ne sait que faire et dont les propositions sont à côté de la plaque mais en même temps c'est un peu faute de mieux. Que faire dans ces moments-là quand on est dépassé et coincé de partout ? C'est la proposition de l'album ci-joint.

J'ai beaucoup aimé ici l‘émotion de l'ensemble. Les auteurs dressent le portrait d'une famille aimante mais dépassée. Aucun des deux parents n'a la bonne réponse et on le comprend vite. Les deux aiment leur enfant mais le père ne sachant que faire a tendance à écouter les conseils des »professionnels » qu'il croise, quitte à ce que son enfant ne semble guère aller mieux. La mère, elle, et là c'est assez cliché, est plus souple, plus ouverte et surtout plus protectrice. Elle va donc tenter un énorme coup de poker. Les deux m'ont semblé attachants dans leur désoeuvrement et leurs tentatives vacillantes. Les deux m'ont émue car je les comprends tellement.

J'ai ainsi également beaucoup aimé la manière dont les auteurs tentent de nous faire entrer en résonance avec ce jeune héros différent par le biais de sa puissante imagination. La mise en scène est aussi brouillonne et foisonnante que doit l'être son esprit. C'est très bien rendu, de même que sa difficulté, son incapacité à faire la part des choses entre le réel et la fiction. Mais c'est un vrai levier pour communiquer avec lui et la mère s'en saisit à merveille, donnant lieu à de superbes moments de partage, plein d'émotion, entre eux. C'était juste beau et vraiment original.

Le discours est cependant complexe. Oui il faut aider cet enfant. Mais comment ? Personne ne le sait. Il y a des discours assez dur vis-à-vis de ce que fait la mère et je suis partagée. Il y a des discours assez caricaturaux envers les institutions vues de l'extérieur et je suis partagée. On représente ici l'école et les enseignants de manière assez arbitraire, avec la vision de parents qui, désolée de le dire, ne vivent pas la maltraitance vécues également par les enseignants et les élèves »normaux » quand on impose une inclusion en milieu ordinaire sans moyen et/ou sans soin. Ici, on les présente comme les méchants ne voulant plus de cet enfant, c'est un peu gros et on sent le discours pro-parents et anti-enseignants que j'aime moyennement… Idem vis-à-vis de la protection de l'enfance présentée comme le grand méchant. Dans la réalité d'abord c'est loin d'être aussi rapide et c'est loin de se passer en mode gros bras comme ici pour l'avoir vécu. C'est vraiment totalement exagéré et ça donne un portrait vraiment trop négatif d'eux. C'est bien de vouloir valoriser la différence mais ce n'est pas pour autant une raison de faire du bashing envers les professions qui sont à son contact et qui peut-être peinent elles aussi à trouver des solutions adéquates. C'est peut-être juste pour avoir un effet narratif mais je n'aime pas l'image que ça donne et qui conforte des parents dans un certain déni.

J'ai en tout cas été très émue par cette lecture puissante où je me suis sentie pénétrée par le désarroi de ses parents cherchant à aider leur enfant sans y parvenir et en n'ayant pas l'aide dont ils auraient besoin autour. J'ai adoré la puissance narrative des auteurs pour mettre en lumière toute la richesse de la différence de Sacha et le courage dont sa mère fait preuve. C'est juste BEAU. Après, l'originalité est vraiment de mise et j'ai trouvé cela très astucieux comme procédé aussi bien narrativement, graphiquement que philosophiquement. Rendez-vous, vite je l'espère, pour le second et dernier tome qu'on souhaite aussi réussi !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..

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Dès lors, l’album – qui est bien une BD pour ados/adultes, contrairement ce que son graphisme et l’âge de son héros pourraient faire croire – devient un portrait touchant de parents face au mal-être de leur rejeton, tout en nuances. Et le projet tient beaucoup au dessin de Gijé (La Boîte à musique) qui offre des planches lumineuses et vibrantes, aux détails convaincants et aux ambiances colorées splendides.

Lire la critique sur le site : BoDoi

Particulièrement convaincant, ce premier opus (sur deux prévus) de "Mitsuo" se conclut sur d’importantes révélations qui ne font que renforcer l’envie de découvrir la suite.

Lire la critique sur le site : BDGest

Avec cette BD à la pagination conséquente, Jérôme Hamon ("Emma et Capucine") et Gigé ("La boite à musique") nous offrent une histoire poétique, touchante et émouvante oscillant entre le monde imaginaire de Sacha et la réalité du quotidien de ses proches. Mitsuo est un véritable plaidoyer pour un accompagnement individualisé et empathique des enfants neuroatypiques et nous renvoie, nous adultes, à notre enfant intérieur.

Lire la critique sur le site : LesAmisdelaBD

Citations et extraits (14)Voir plusAjouter une citation

- vous êtes qui ?!
- je suis … je suis …
- vous êtes …?
- je suis mécanicienne pardi ! De quoi j’ai l’air, d’une boulangère ?

Ici, tout le monde m’appelle «grand-mère». «Madame Legoff» c’est pour le maire et les touristes.

- Sacha est comme il est. On doit l’accepter, et le placer dans un environnement adapté. Et puis il faut qu'on commence à penser à son avenir. On ne sera pas toujours là pour l’aider...
- C'est maintenant que Sacha a besoin de nous. Pas dans cinquante ans !

- Tu ne trouves pas qu'ils sont bizarres ?
- Si... Mais c'est pas pour ça que c'est pas des gens bien. Et puis peut-être qu'ils trouvent qu'on est bizarres aussi. Tout est une question de point de vue, tu sais...

T'as entendu le terme que sa prof a utilisé ? ''Immature'', on peut être immature à sept ans, sérieux ?

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Jérôme HAMON et GIJE pour le tome 1 de MITSUO aux Editions le Lombard